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Marche mondiale des femmes

En Turquie les droits des femmes et des peuples sont aujourd’hui purement et simplement supprimés.

Suite à la tentative du coup d’État manqué, nous assistons à une vague de répression sans précédent en Turquie. Maisons d’édition, chaînes de télévisions, stations de radios et journaux d’oposition interdits. Arrestation et emprisonnement de journalistes, d’intellectuel-le-s, de député-e-s du HDP.

STOP ! STOP ERDOGAN !
STOP à cette escalade de la répression aux portes de l’Europe.

Depuis le 11 septembre, 37 co-maires de municipalités kurdes ont été arrêté-e-s et des administrateurs non-élus ont été nommés dans 35 municipalités.

Les femmes sont les premières cibles
Les centres pour femmes de toutes ces municipalités ont tous été fermés et les femmes qui travaillaient dans ces centres ont été licenciées. Des documents contenant des informations confidentielles sur 2.000 victimes de violences ont été saisis par les administrateurs. L’autodétermination et l’autonomie des femmes sont attaquées, les réalisations historiques du mouvement de femmes sont détruites.

Plus de 100 ‘ 000 fonctionnaires ont ainsi été limogés ou mis à pied au sein des services de santé, d’éducation et de justice. Ces purges massives du secteur public affectent les femmes au premier plan, comme travailleuses dans ces secteurs, mais aussi comme bénéficiaires des services fournis par les professionnel-le-s de la santé et de l’éducation.

Le 11 novembre 2016, le Ministère de l’intérieur a annoncé, au nom de la loi de l’état d’urgence, la suspension des activités de 370 ONG, dans 39 provinces. Suite à cette annonce, les bureaux d’associations de femmes combattant toutes sortes de violences contre les femmes et les mariages d’enfants ont été scellés sans préavis.

Parmi les ONG mises sous scellées, on trouve le KJA (Congrès des femmes libres) et l’Association des Femmes Arc-en-ciel sont des membres actives de la MMF ; mais aussi VAKAD (association de femmes de Van), l’Association des Femmes de Selis, le Toit des femmes de Muş, l’Association de Solidarité des Femmes Bursa Panayir, l’association Vie de femmes Adiyaman et l’Association de femmes Ceren sont des organisations féministes bien connues pour leur lutte contre les discriminations liées au genre et les violences sexuelles. La suspension des activités des organisations de femmes est une attaque directe contre les femmes qui luttent contre la violence, et contre toute tentative des femmes de s’organiser en tant que pouvoir.

L’Association Progressiste des Avocats et l’Association des Avocats pour la Liberté, qui représentent des victimes de tortures et discriminations ont également été fermées, alors que la torture et les mauvais traitements en prison ne font qu’empirer.

Toutes ces arrestations arbitraires violent les droits à la liberté d’expression et d’association garantis par des conventions internationales ratifiées par la Turquie. L’état d’urgence outrepasse les obligations de la Turquie face au droit international et jette aux orties des libertés et des droits chèrement acquis.

Dans les prisons turques, la répression a franchi un seuil supplémentaire, intolérable, depuis le coup d’Etat manqué et la mise en place de l’état d’urgence.
Torture -physique et morale-, harcèlement, fouilles à nu, sont imposés aux prisonniers et prisonnières politiques. Des rapports médico-légistes attestent des violences extrêmes dans plusieurs prisons pour femmes. Cette recrudescence de la violence à l’intérieur des prisons contre les prisonniers et prisonnières politiques n’est pas le fait isolé de gardiens ou de responsables locaux. Cette politique répressive est “justifiée” d’en haut, et validée par l’idéologie qui préside à l’état d’urgence « mater l’ennemi intérieur ». En ce qui concerne les dangers qui pèsent principalement sur les femmes et sur les LGBTI, une vigilance particulière s’impose, afin que la dénonciation d’agressions et de violences sexuelles soit immédiate et trouve ses retentissements en Europe.
Il faut tisser des liens au travers des barreaux, si possible pas seulement avec quelques personnalités, même si cela permet de parler de toutes et tous.
La Marche mondiale des femmes en Suisse soutient les appels lancés par les familles et ami-e-s des prisonniers et prisonnières politiques en Turquie. Développons des échanges, des parrainages, prenons des initiatives telles que celles qui sont proposées pour Zehra Dogan’a journaliste emprisonnée qui vient d’être provisoirement libérée, mais qui sera rejugée début 2017, ou pour l’écrivaine Asli Erdogan, dont le dernier livre « Le Bâtiment de pierre » est lu jour après jour dans de nombreuses librairies en Suisse romande entre le 1er et le 24 décembre. « Lire pour qu’elle soit libre » ! Lire, écrire, manifester pour que ce régime totalitaire ne puisse pas se mettre en place aux portes de l’Europe dans l’indifférence et un silence complice.

Nous, la Marche Mondiale des Femmes, appelons toutes les femmes à faire preuve de solidarité et sororité face à ce régime d’horreur, patriarcal, coercitif et opprimant qu’est la Turquie d’aujourd’hui.

Le Comité international de la Marche mondiale des femmes lance un appel pour que partout les femmes

* mobilisent les lobbies internationaux à travers des instruments internationaux tels que ONU FEMMES, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations, le Lobby Européen des Femmes,
* organisent des délégations internationales pour rendre visite aux femmes prisonnières ainsi qu’aux organisations de femmes illégalement scellées ;
* organisent toute forme d’action, qu’elle soit virtuelle ou dans la rue en utilisant tous les moyens de communication possibles.

En Suisse, nous appelons le Conseil fédéral, le Conseil de l’Europe, l’OSCE et les Nations unies à mettre fin à ce coup d’Etat politique. Le gouvernement turc doit

  • relâcher et réintégrer dans leurs fonctions tous/tes les co-maires démocratiquement élu-e-s ; libérer tous les prisonniers et prisonnières politiques arrêté-es illégalement pour leurs idées ;
  • mettre fin aux suspensions arbitraires des activités des ONG ;
  • respecter les valeurs démocratiques et la liberté des syndicats
  • respecter et protéger les droits et les libertés ;
  • mettre fin immédiatement à l’état d’urgence ainsi qu’aux décrets exécutifs en tant qu’outils de répression des mouvements de protestation.

 

TANT que toutes les femmes ne sont pas libres, nous serons en marche !

 

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