Réunies au Guatemala du 1er au 4 juillet 2016, nous, les représentantes du Comité international de la Marche Mondiale des Femmes, réitérons notre soutien aux camarades de l'Alliance politique du Secteur des femmes et à notre sœur Sandra Morán, députée au Parlement du Guatemala, qui a lutté à leurs côtés pendant des années pour les droits des femmes, des peuples autochtones et de la terre mère.

Pendant notre séjour au Guatemala, nous avons eu l'occasion de participer à un riche échange d'expériences avec plusieurs députées, au cours duquel nous avons abordé des problématiques de différentes régions du monde, l'incidence de celles-ci sur la vie des femmes et les espaces politiques auxquels nous avons accès. Lors d'une séance de travail organisée par les camarades de l'Alliance politique du Secteur des femmes, les représentantes de 13 organisations nous ont accueillies et nous avons débattu ensemble de la violence et des féminicides dont souffrent les femmes guatémaltèques. Nous sommes également sorties dans les rues, avec d'autres mouvements sociaux, pour exprimer notre refus de la militarisation de nos territoires et exiger que la justice et la mémoire historique de nos peuples nous soient rendues.

Ensemble, nous avons appris ce que font nos sœurs dans leurs vies et leurs collectivités au niveau de la résistance, de la mise en place d'alternatives productives, de l'art et de la communication. Nous avons exprimé notre solidarité avec les détenus et détenues politiques, leurs familles et leurs communautés. Nous avons salué les familles et communautés qui se battent pour résister au modèle extractiviste qui menace leurs territoires, et nous nous sommes solidarisées avec les femmes et les filles qui ont souffert de violence sexuelle.

Nous appuyons les idées fermes et déterminées lancées par la société civile guatémaltèque, surtout le processus de construction communautaire du Pacte pour l'Eau, parce que nous pensons qu'il fera de l'eau un bien commun et un droit humain digne d'être protégé, et le processus constitutionnel de pluralisme juridique, qui reconnaît les différentes manières de rendre justice des différents peuples.

Lors de cette rencontre, nous avons réfléchi au fait que dans toutes les régions, pendant notre 4ème action internationale, le militarisme, le fondamentalisme, la violence et la pauvreté avaient augmenté, au détriment de la vie de milliers de femmes du monde entier. Ces phénomènes nous rappellent les raisons d'être de notre mouvement.

Nous saluons la lutte des femmes féministes du monde entier, qui avec courage et persévérance affrontent le système capitaliste, patriarcal, néocolonialiste et raciste que l'on veut nous imposer. Nous soutenons pleinement les camarades du Brésil qui résistent au coup d'Etat de la droite, lancé sous prétexte de lutte contre la corruption.

Pour toutes ces raisons, nous sentons que notre mobilisation et notre combat sont plus nécessaires que jamais. Notre solidarité et notre union sont indispensables pour bâtir un système qui respecte le réseau de la vie, qui encourage la justice et l'égalité. Notre mouvement n'est plus seulement un mouvement de résistance, nous plaçons maintenant toute notre énergie dans la construction d'alternatives visant à défendre la pérennité de la vie. Voilà l'objectif de notre 10ème Rencontre internationale, qui se tiendra à Maputo (Mozambique) du 11 au 15 octobre 2016. C'est avec détermination que nous envoyons tout notre soutien et notre solidarité aux camarades du Mozambique, qui ont la lourde tâche d'organiser une Rencontre internationale, qui plus est dans un contexte politique fragile. Nous appelons nos Coordinations Nationales, les groupes participants et les alliés à se joindre à nous lors de cette Rencontre pour contribuer au renforcement de notre mouvement.

Ensemble nous sommes plus fortes, et nous serons en marche jusqu'à ce que nos corps et nos territoires soient libres!

Guatemala, 4 juillet 2016.

Comité International de la Marche Mondiale des Femmes

 

DECLARACION_POLITICA_ENCUENTRO_CI_GUATEMALA_FR.pdf