Economie féministe et travail des femmes
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Un appel pour préparer la 10me réunion internationale de la Marche Mondiale des Femmes vient d’être lancé par le secrétariat de la MMF. But de cette rencontre : tirer un bilan global de la 4me action internationale de 2015 et jeter les premières bases de l’action planétaire prévue en 2020.
« Ne manquez pas à cet appel ! Vous êtes le mouvement. C’est en construisant ensemble que nous devenons plus fortes. Nous vous attendons à Maputo ! » (www.marchemondiale.ch) .Cette invitation s’adresse à des milliers de femmes à travers le monde, pour réfléchir ensemble à de nouvelles actions de résistances et pour choisir, par le biais de leur coordination nationale, trois déléguées qui se rendront du 11 au 15 octobre 2016 au Mozambique (Afrique australe), où se trouve actuellement le secrétariat international de la MMF.
Loin d’être un mouvement dirigé et impulsé bureaucratiquement par le Haut, la MMF s’organise à partir de la base pour se coordonner au plan national, continental et mondial. Partout où des femmes localement s’y engagent, la MMF cherche à voir au travers de quelles revendications, débats et luttes concrètes, les femmes peuvent résister aux agressions à leur encontre et transformer leur vie. Toutes les régions du monde ont un rôle à jouer. En Suisse, des groupes MMF existent dans plusieurs villes ; les construire et les consolider n’est pas chose facile, mais l’adhésion à ce réseau planétaire permet de créer, avec d’autres femmes en lutte, des liens stimulants. Le secrétariat international le relève dans son appel « Tous les jours, nous sommes envahies par des informations d’attaques perpétrées contre les droits des femmes; les conséquences du terrorisme et de l’intégrisme nous affectent de plus en plus; l’avancée du capitalisme et de l’extrême droite devient de plus en plus manifeste; le militarisme et les guerres mutilent la vie des femmes partout dans le monde; le conservatisme, le radicalisme des religions et les pratiques culturelles nous oppriment plus que jamais... Le contexte où on baigne est très difficile et quelquefois, nous nous sentons comme une goutte d’eau dans le désert. ». Mais fortes des bilans qui ont déjà été tirés au niveau des différents continents, les militantes du Comité international de la MMF se réjouissent de l’ampleur de la 4me Action Internationale qui a démontré que la MMF est « un mouvement jeune, fort et divers, qui a beaucoup à dire pour changer les situations dans lesquelles nous vivons».
Les Réunions Internationales constituent l’Assemblée du mouvement. C’est l’occasion où, ensemble, les femmes évaluent, repensent et planifient les voies à suivre pour continuer leurs luttes et voir comment construire des alternatives. A Maputo, ce sont les lignes directrices des deux prochaines années qui vont être tracées. Elles seront ensuite mises en discussion dans chaque pays où la MMF compte des femmes actives et réajustées selon leurs demandes et propositions, dans le but de « construire une vision commune à partir des expériences vécues durant la 4me Action Internationale ». Construire et maintenir actif un réseau féministe au niveau mondial avec un ancrage militant local n’est ni donné, ni garanti d’avance, mais jusqu’à présent les militantes de la MMF ont réussi à relever ce défi. A partir de maintenant commence le processus de préparation de la Réunion Internationale de l’automne 2016. C’est une nouvelle étape qui s’ouvre. Un bon moment pour convaincre de nouvelles forces -femmes individuelles, groupes, associations ou syndicats- à rejoindre ce réseau planétaire.
Pour contacter la marcher mondiale des femmes en Suisse : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Marianne Ebel
Déclaration MMF – FSM 2016 à Montréal
Le Forum social mondial s’est tenu du 9 au 14 août 2016 à Montréal au Québec, que nous reconnaissons comme le territoire autochtone non cédé du peupleMohawk.Cette reconnaissance vise à rendre visible la colonisation des territoires sur lesquels nous sommes et à prendre responsabilité comme personnes non-autochtones, collectivement, des enjeux qui affectent les peuples autochtones aujourd’hui.
Nous les femmes de la MMF, dénonçons les refus de visa pour plusieurs militantes et militants provenant majoritairement de pays du Sud. Nous dénonçons les politiques migratoires restrictives de nos gouvernements qui contribuent à criminaliser les militantes et militants des mouvements sociaux. Cette situation a empêché la présence de leaders quimènent des luttes de résistance contre le capitalisme, le patriarcat, le racisme et le colonialisme, dans leur pays respectif.
La rencontre des militantes de la MMF a permis de constater encore une fois à quel point les luttes menées par chacune à l’échelle locale sont liées et s’inscrivent dans les luttes dans un contexte global pour la défense pour nos corps, la Terre et les territoires.
Nous les femmes de la MMF dénonçons le coup d’État au Brésil et la mise en place d’un gouvernement de droite, sexiste, raciste, autoritaire (liberticide), qui bénéficie de la complicité des médias, qui contribuent à criminaliser les mouvements sociaux tout en refusant de parler de coup d’État (« impeachment »). Les femmes du Brésil résistent, avec une présence importante de jeunes militantes, qui se mobilisent en développant la formation politique féministe, par exemple à travers des occupations d’écoles secondaires qui ont permis d’élargir les prises de conscience et la résistance. De plus, au Brésil, comme dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe, les féministes luttent pour revendiquer le droit d’accès pour toutes les femmes à l’avortement, et le droit fondamental à disposer de leur corps.
Au Brésil et dans les Amériques, après 10 ans de débat sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), quelques mouvements à gauche s’organisent à travers une Journée continentale pour la démocratie et contre le néolibéralisme, c’est une étape importante pour développer la solidarité internationale anticapitaliste et anti patriarcale afin d’articuler les mouvements sociaux entre les pays et qui se terminera par une grande mobilisation le 4 novembre avec le thème "Aucun pas en arrière! ».
Aux États-Unis, les militantes de la MMF, se mobilisent contre les politiques de leur pays qui affectent les femmes et les populations marginalisées aux États-Unis et partout dans le monde dans une perspective anti-impérialiste. Elles travaillent pour le renforcement du leadership des femmes et des hommes qui sont les plus marginalisé.e.s et les personnes directement affectées par différents systèmes d’oppression. Elles travaillent également à développer les connaissances des enjeux qui touchent les personnes Queer-LGBTQ en vue d’une plus grande inclusion de ces préoccupations au sein du mouvement des femmes et de la MMF.
Nous, les femmes de la MMF sommes solidaires des femmes palestiniennes dans leurs luttes contre la colonisation et pour la libération de leur territoire occupé. Nous dénonçons la répression violente exercée contre le peuple palestinien et particulièrement contre les femmes qui sont au cœur de la résistance pour leur droit à l’autodétermination.
Nous sommes solidaires également de la lutte menée par les femmes sahraouies pour la récupération de leur territoire.
Dans les autres pays du monde arabe, les femmes sont au cœur des mouvements populaires qui défendent la démocratie en revendiquant l’accès pour toutes à l’éducation, à la santé, à la participation politique et citoyenne. Les féministes de ces pays travaillent pour que les lois garantissent une égalité réelle pour toutes les femmes. Avec elles, nous dénonçons la montée des fondamentalismesreligieuxet les effets dévastateurs des politiques impérialistes.
Les militantes de la MMF au Québec sont extrêmement fières d’accueillir des camarades et des companeras de partout dans le monde dans des espaces où est née la MMF en 1998 et de pouvoir partager avec elles les enjeux actuels pour les femmes du Québec. Dans un contexte de montée de la droite conservatrice, les féministes se mobilisent pour contrer les mesures d’austérité et la privatisation des services publics qui appauvrissent encore davantage les femmes et les personnes marginalisées. De plus, elles résistent particulièrement pour préserver l’eau, source de vie, et dénoncent l’exploitation effrénée des ressources naturelles, et ce, en solidarité avec d’autres mouvements sociaux.
Au sein de la MMFau Québec, les femmes autochtones et non-autochtones développent des liens de confiance et de solidarité et travaillent à décoloniser les relations entre nos peuples. Nous appuyons les luttes des femmes autochtones pour le droit à l’autodétermination et appuyons la tenue d’une véritable enquête sur l’assassinat et la disparation des femmes autochtones, qui mette en lumière l’impact du sexisme et du racisme dans la vie des femmes et des communautés.
Nous, les femmes de la MMF, avons participé aux différents ateliers et actions organisées dans le cadre du FSM pour dénoncer les changements climatiques, toutes les formes de violence envers les femmes, les politiques de privatisation et les mesures d’austérité, la montée des fondamentalismes, le contrôle et la militarisation des territoires à des fins capitalistes, les effets des migrations forcées et la fermeture des frontières de la part des pays occidentaux qui sont à l’origine de ces déplacements.
En sortant de l’échec de la COP21, tandis que nos gouvernements continuent d'autoriser la Terre à brûler, il est important que nous continuions de porter les voix et les solutions des femmes des communautés les plus touchées par les impacts climatiques des décisions désastreuses de nos gouvernements. La montée de la droite réactionnaire et des fondamentalismes ne sont pas isolés à chaque pays, mais sont liés à la crise mondiale engendrée par le capitalisme qui créé et alimente les violences racistes et sexistes partout dans le monde.
Nous, les femmes de la MMF, participons aux actions de résistance contre l’industrie extractive et l’impunité dont bénéficient les multinationales et parmi elles un grand nombre d’entreprises canadiennes qui exploitent les ressources naturelles,détruisent la vie, exproprient les communautés et criminalisent les défenseuses et défenseurs de la Terre et des droits humains.
Nous soulignons le rôle de leader joué par les femmes dans toutes ces luttes dans les différents pays dans le monde, du Honduras aux Philippines en passant par la République démocratique du Congo, pour résister aux compagnies minières et aux gouvernements responsables de l’assassinat et de la disparition de nombreuses militantes et militants qui résistent.
Nous rendons hommage à notre companeraBerta Caceres, féministe autochtone qui s’est opposée à la construction de barrages dans son pays, au Honduras, assassinée sauvagement ainsi que plusieurs de ses compagnons de lutte en mars dernier. Deux de ses filles, Bertita et Laura, sont présentes au FSM à Montréal, pour porter la voix de leur mère. Nous affirmons avec elles que la lutte continue : « Berta n’est pas morte, nous sommes toutes Berta ! Berta vit, la lutte continue ! »
Les femmes de la MMF se donnent rendez-vous en octobre prochain à Maputo au Mozambique pour tenir la 10ème Rencontre internationale de la MMF. Nous y poursuivrons la construction de nos alternatives féministes et le renforcement de nos solidarités féministes.
Nous serons en marche jusqu’à ce que toutes les femmes soient libres !
La MMF au FSM 2016 à Montréal
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